Détournement de Playmobil

C’est en baguenaudant en juillet dernier dans les ruelles baignées de Soleil de Port-Joinville, tout au nord de ce rubis d’Atlantique qu’est l’Ile d’Yeu, que ma route a croisé celle d’un Quatuor de petites figurines plastifiées tout droit sorties de leurs boîtes en carton, ou encore de leur chambre d’enfant, à moins que ce ne soit de leurs vitrines ; à moins encore qu’il s’agisse de nos rêves enfantins ou de nos souvenirs lointains… Qui sait ? Peu importe d’ailleurs. 4 figures de Playmobil magnifiquement apprêtées siègent en lieu et place des silhouettes originales de cette Amérique des années 20 du siècle dernier, au cœur et au creux du fameux Chop Suey de Hopper – plus vrai que nature ! Magique et téméraire copiste !
Audacieux et talentueux faussaire qui, à visage découvert, révèle nos mémoires endormies, réveille nos onomatopées d’antan, ressuscite notre sourire d’enfant, bat la campagne de nos émotions et joue de nos cordes sensibles . Plus encore… La virtuosité et l’ingénuité fusionnent en verticalité ; l’Inaccessible sourit à sa fatalité et tourne les talons. La légèreté se drape dans sa plus belle pudeur devant le Maître et l’Auteur. J’ADORE et enchéris sur le châssis de la Toile Originale que je veux voir intégrer MON ou notre intimité. Tellement raccord… A portée de main, Las Meninas de Velasquez et La Liberté d’Eugène Delacroix, peuplés de petits lutins en matière plastique, nourrissent le même dessein. A disposition de qui veut, du côté du 8 rue de l’Abbesse, planqués quelque part dans la Galerie de Paul, l’Ami et Agent fidèle de Pierre Adrien – pour une déambulation sans âges, frontières, oukases ni snobisme.


« Le travail original de Pierre Adrien Sollier puise son inspiration dans les bases de la culture populaire à travers un objet ludique : le Playmobil. Cet artiste réinterprète, les chefs d’oeuvres de la peinture française et étrangère en remplaçant les différents protagonistes par des personnages Playmobil. Ainsi, ses oeuvres parlent à tout le monde et permettent d’appréhender sous un autre angle les grandes toiles de maîtres (…)» (KULT / 2018).

En 2006, alors que ce passionné de cinéma d’animation suit des études de graphisme et d’animation 3D à Londres, il commence à dessiner des Playmobil pour concevoir ses story-boards. Trouvant le visage des Playmobil drôles et évocateurs (alors que lui-même n’en était pas plus féru que cela dans sa plus tendre enfance), Pierre-Adrien se lance le défi de redessiner le tableau “Le Radeau de la méduse” de Théodore Géricault. Face à l’intérêt et aux retours intrigués que sa création a suscités, il décide alors de continuer sur sa lancée et d’en faire une série de peintures qui lui permettra d’exposer jusqu’en Corée du Sud. A cette occasion, les huiles de la firme bavaroise Geobra Brandstätter GmbH – gardiennes du Temple – voient plutôt d’un bon œil la relocalisation de leurs petites créatures plastifiées sous les plumes et les pinceaux des plus prestigieux artistes de la Planète… Ainsi et depuis 16 ans, Pierre-Adrien SOLLIER s’est réapproprié à sa manière des œuvres telles que La Laitière de Johannes Vermeer, La Joconde de Léonard de Vinci, Nighthawks et  Chop Suey d’Edward Hopper, La naissance de Vénus de Sandro Botticelli ou encore Le cri d’Edvard Munch (éléments d’information et de langage pour partie repris de CREAPILLS).

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